Pour restaurer ses précieuses collections, BAnQ a recours à des restauratrices talentueuses, aux compétences variées, dont Séverine Chevalier. Son expertise est sollicitée, entre autres, par le Musée des beaux-arts de Montréal, le Musée d'art contemporain de Montréal, le Musée McCord, Québecor, Radio-Canada, ainsi que par des universités, des bibliothèques municipales, des galeries et collectionneurs.
Séverine est spécialisée dans les œuvres réalisées sur papier : dessins, estampes, affiches, livres, mais aussi des objets faits en papier tels que des éventails, des boîtes, et des créations à base de papier mâché. La Fondation de BAnQ a eu la chance de visiter son atelier, équipé spécifiquement pour ce type de travail.
C'est en cachette que Séverine opère sa magie : il est important pour la restauratrice de conserver l’adresse de son atelier secrète, car il contient parfois des œuvres de grande valeur, signées par des artistes de renommée internationale.
L’espace principal de travail est la « zone sèche » où s’effectuent les étapes de restauration telles que le nettoyage à sec, la mise à plat, la pose de renforts de papier japonais, etc.
Une ancienne cuisine est aménagée en « zone humide », avec un large bac de lavage. Dans ce bac, Séverine traite des œuvres ou documents jaunis, qui peuvent être baignés à l’eau puis avec des produits chimiques, comme des produits de désacidification. Pour humidifier, encoller et lisser les pièces sur lesquelles elle travaille, Séverine utilise principalement un outillage japonais. En effet, beaucoup de techniques orientales ont été adaptées aux œuvres occidentales.
Dans la cuisine, on retrouve également des ingrédients qui pourraient tout autant servir à la pâtisserie ! En effet, Séverine réalise sa propre colle à partir d’amidon de blé ou de riz, qu’elle cuit puis tamise elle-même. En guise de consolidant et d'adhésif synthétique pour les œuvres, c’est la méthylcellulose qui est souvent utilisée, un ingrédient que l’on retrouve également dans la crème glacée, comme épaississant !
En complément de la restauration, Séverine se doit de constituer des comptes-rendus détaillés de son processus. Ces rapports comprennent un constat d'état du document à sa réception, le détail de toutes les étapes de restauration et des photographies après traitement. Cette documentation sera utile à la conservation de l’œuvre : par exemple, si une nouvelle restauration doit être faite dans le futur, toutes les informations sur les techniques et matériaux employés seront facilement accessibles au restaurateur, qui pourra procéder en toute connaissance de cause.
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